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L'angoisse des familles des otages après plus de 3 ans de torture, le traumatisme des bombardements de la prison d’Evin et la terreur psychologique à l'annonce des trois chefs d’inculpation mensongers

03.07.2025
Publié par Marine Scié

La visite consulaire du 1er juillet 2025 a eu lieu à la prison de Téhéran, Borzhog, où ils ont été transférés aux fins de la visite, et a duré 35 minutes. Elle s’est déroulée sous haute surveillance, en présence de gardes masqués. Cécile Kohler et Jacques Paris étaient pour la première fois ensemble. Ils ont expliqué avoir entendu les trois frappes qui ont fait trembler les murs de leurs cellules. La prison a été soufflée par les déflagrations, des codétenus de Jacques ont été blessés par des projections de débris et d’éclats de verre. Les prisonniers ont été regroupés avant d’être transférés, un déploiement massif de force spéciale a été opéré pour éviter toute évasion.

Cécile a été transférée à Qarchak, avec les autres prisonnières de la prison d’Evin. Elle n’y est restée que 24h avant d’être transférée, les yeux bandés, dans un endroit inconnu. Elle ignore elle-même où est situé son lieu de détention. Elle a déclaré ne plus réussir à dormir, terrifiée que les bombardements perdurent. Elle entend des tirs qui la font craindre que le conflit reprenne. Elle a perdu le peu d’affaires qu’elle possédait à la suite des bombardements à Evin. Elle continue donc de demander qu’on lui fournisse de quoi écrire, ce que ses geôliers lui refusent. Elle ne peut donc toujours pas retranscrire les poèmes qu’elle dit écrire pour ses proches dans sa tête.

Jacques a été transféré dans un endroit inconnu également. Il est seul dans une cellule sans meubles, sans rien. Il insiste sur l’extrême dureté de ses conditions de détention. Il ne dispose toujours pas de lunettes à sa vue. Il a exprimé sa détresse liée à l’absence de visibilité de la longueur de sa détention.

Cécile Kohler et Jacques Paris ont interrogé le chargé d’affaire sur le sort des autres prisonniers, soucieux de leur sécurité à la suite des bombardements, des tirs et des incendies dans la prison d’Evin.

A l’occasion de cette visite consulaire, ils ont expliqué au chargé d’affaire avoir vu un juge qui a confirmé les trois chefs d’inculpation, chacun passible de la peine de mort : espionnage pour le Mossad, complot pour renverser le régime, et corruption sur terre. Ces trois chefs d’inculpation très divers sont totalement absurdes, infondés et insoutenables.

Nous ignorons d’ailleurs ⁠s’ils ont vu un « vrai juge ». Ils n’ont à ce jour toujours pas d’accès à un avocat, ni d’accès à leur procédure judiciaire. Ces informations mensongères, qui concourent à la torture, leur ont été communiquées par les autorités iraniennes uniquement pour les terroriser psychologiquement et pour horrifier l’opinion française, afin de faire pression sur la France. Les intimidations et instrumentalisations qu’ils ont subi de la part des geôliers aux fins de faire passer le message de se taire aux familles nous font d’ailleurs penser qu’ils souhaitent nous réduire au silence.

Nous constatons une régression quant aux conditions de détention : à présent, nous ignorons leur lieu de détention, qui est maintenu secret par les autorités iraniennes, nous ne savons donc pas où sont détenus Cécile et Jacques et dans quelles conditions précisément. Quoi qu’il en soit, la manière dont Cécile et Jacques sont traités et inculpés est cruelle. Le régime iranien fait preuve de cruauté morale et physique en les maintenant dans ces conditions de détention extrêmement difficiles et sous des motifs d’inculpation arbitraires et mensongers. Nous sommes donc extrêmement angoissés pour leur santé. En effet, Cécile Kohler et Jacques Paris survivent aujourd'hui entre deux périls : la reprise des bombardements et la terreur psychologique d'une condamnation à mort.

Face à cette situation insupportable, le comité de soutien Liberté pour Cécile exige la fin immédiate des traitements inhumains et des actes de torture psychologique infligés à Cécile et Jacques, le rétablissement sans délai d’un contact régulier avec leurs familles et le maintien des visites consulaires, et surtout, leur libération immédiate.

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